Depuis une quarantaine d’années, le Maroc est soumis à des conditions difficiles 

Les rapports sur le réchauffement de la planète, en dépit de leur urgence et des incidences sur la cartographie planétaire et l’existence de la vie, ne semblent pas entamer la tendance de certaines puissances à polluer davantage, tant les intérêts d’ordre économique l’emportent sur le bon sens. Mais au-delà des tergiversations à définir les pays responsables des gaz à effet de serre, un fait est pourtant vrai : le principe d’adaptation de certains pays, plus que d’autres aux changements climatiques, comme issue  à la survie des hommes, et le réajustement des activités socio-économiques des populations les plus pauvres à ce nouvel ordre climatologique qui constitue un déficit pour le troisième millénaire.
A l’occasion de la 7ème réunion du Conseil consultatif du Programme de recherche  et de développement de capacités « Adaptation aux changements climatiques en Afrique » (ACCA), et en collaboration avec l’Institut national de la recherche agronomique d’Agadir (INRA), une table ronde a été organisée par faire face aux défis des changements climatiques au Maroc.
Depuis une quarantaine d’années, le Maroc est soumis à des conditions climatiques de plus en plus sévères : rareté de l’eau et élévation des températures qui entraînent des phénomènes naturels (sécheresse et inondations). Le programme ACCA vise à renforcer la capacité des populations à s’adapter à ces bouleversements climatiques. La table ronde du 12 mai d’Agadir, en présence d’un tissu représentatif des associations ciblées par le programme, a été l’occasion de présenter 4 projets développés à Settat (Mécanismes d’adaptation aux changements climatiques des communautés rurales dans deux écosystèmes contrastés en plaine et montagne au Maroc) par l’INRA, Salé (Permettre aux acteurs de la gestion de la côte marocaine de développer des plans et politiques d’adaptation aux changements climatiques) par l’ENFI, Ifrane (Utilisation de la gestion à la demande comme stratégie d’adaptation à la pénurie d’eau et aux changements climatiques dans le bassin du Saiss) par Al Akhawayn University et à Agadir (Approche éco-système intégrée pour l’optimisation des petits barrages au Maroc : Analyse de scénarios en vue d’améliorer les capacités d’adaptation des communautés et la résilience des écosystèmes aux changements climatiques) par l’INRA. Objectif : soutenir les populations les plus vulnérables pour adapter leurs activités économiques (pêche, agriculture, élevage…) aux changements climatiques.
Les résultats des recherches réalisées par des chercheurs marocains avec les communautés ciblées sont qualifiés par les bailleurs de fonds du Programme ACCA de « travail d’innovation remarquable ». L’effort consenti par ces équipes et les fonds alloués devraient être accompagnés par des décisions institutionnelles pour intégrer ces résultats dans la vision 2020 et amener les décideurs à comprendre et parler le langage des changements climatiques. En plus de la volonté politique favorable à l’optimisation de telles recherches, il est  nécessaire de mettre en place un cadre légal adéquat et institutionnel (lois, stratégies, programmes…) pour suivre le processus d’adaptation aux changements climatiques.
Les 4 projets et une trentaine d’autres à travers l’Afrique et le Maghreb sont cofinancés par le Centre de recherche pour le développement international du Canada et le Département britannique pour le développement international à hauteur de 55 millions de dollars canadiens et gérés par le Conseil consultatif.